Diego Câo a découvert l’embouchure du fleuve Congo, posez la question à tout élève de 6ème primaire et il vous répondra tout sûr de lui et étonné que vous ne le sachiez pas que l’explorateur portugais Diego Câo a découvert l’embouchure du fleuve Congo en 1482. Il vous dira ensuite que vous devriez savoir ces choses-là, parce que tout le monde le sait déjà, enfin tout le monde devrait le savoir!

Majestueux… Fleuve majestueux

Les 4 700 Km de longueur du fleuve Congo en font un géant, le huitième plus long fleuve du monde qui prend source sur les hauts plateaux à la limite de l’Afrique australe et draine plusieurs pays avant de finir sa course au niveau de Boma ou il se jette dans l’océan Atlantique avec un débit pouvant grimper jusqu’à 80 832 m; le plaçant ainsi en deuxième position au niveau mondial en terme de débit après l’Amazon. Son bassin fait environ 3 680 000 km2 soit près de trois fois la superficie de la République Démocratique du Congo et couvre l’Afrique centrale dans sa quasi-totalité. Des relevés bathymétriques effectués par SONAR en 2008 classeraient le fleuve Congo en première position de par sa profondeur qui pourrait aller au-delà des 220 mètres de profondeur à certains endroits, soit plus que la longueur de la tour de l’échangeur de Limété qui fait tout de même 210 mètres de haut ! Ses eaux pourraient également renfermer une faune abyssale.

Le fleuve Congo ou le Rio de Pedrâo … A vous de voir !

On raconte que lorsque l’explorateur portugais Diego Câo arrive au niveau de l’embouchure du fleuve Congo en 1482, il y fît élever un pilier de pierre sur la rive pour marquer sa découverte et le fleuve fut tout de suite baptisé Rio de Pedrâo qui veut tout simplement dire fleuve du pilier cependant les populations qui vivaient de part et d’autre du fleuve eux, le désignaient par le terme Nzadi ou Nzai qui signifie fleuve. Le fleuve sera baptisé par la suite Congo du nom du peuple auquel il appartient.

Certaines archives laissent à croire que les portugais, lors de la Conférence de Berlin, avaient déjà adopté le nom « Zaïre » alors que la Belgique, la grande Belgique de Léopold II qui avaient réussi à rallier les grands argentiers du monde à sa cause parlait déjà de son côté des terres des Kongos, le peuple qui vit sur les rives du fleuve Kongo, ceci inclue également le Congo des français (le Congo-Brazzaville) avec lequel nous avons plus en commun qu’une simple langue ( mêmes tribus, mêmes habitudes alimentaires, même histoire). En 1971, dans un souci de retour à nos racines, ce que le Marechal Mobutu appellera recours à l’authenticité, le Congo devint Zaïre comme pour nier 1885. Nous nous retrouvâmes donc où les portugais nous perdîmes : au fleuve Nzai ! Et comme pour rendre tout ceci cohérent, on créa le concept des 3Z : Zaïre-Nation, Zaïre-Fleuve, Zaïre-Monnaie.

Votre passeport s’il vous plait !

Aujourd’hui, ça fait près de deux décennies que nous sommes redevenus la République Démocratique du Congo, nous sommes redevenus le peuple du Royaume Kongo qui vit au bord du Nzai, qui boit son eau, mange son poisson. Aussi, à chaque fois que vous vous dites Congolais ou que vous brandissez votre passeport bleu avec la tête du léopard « nkoyi » pensez tout au fond de vous : j’affirme haut et fort mon identité de riverain du Congo mon fleuve et je revendique qu’on me reconnaisse comme tel !

On dit que le Nil est le fleuve nourricier de l’Egypte, le Congo est bien plus qu’un fleuve nourricier pour la R.D.C, c’est en lui que nous tirons notre identité, nous sommes un seul peuple du Lualaba où il prend source jusqu’à Boma où il se déverse majestueusement dans l’océan Atlantique après avoir fertilisé et irrigué nos terres, étanché notre soif et rassasié notre faim !