Kimia eleki Sozacom na mulayi, c’est Koffi qui le chante et juste parce que c’est Koffi qui le chante ce doit être vrai ! La tour de la Société de Commercialisation des Minerais SOZACOM devenue par la suite GECAMINE est le symbole par excellence de la modernité tropicale ; ce chef d’œuvre architectural conçu et réalisé par Claude STREBELLE et André JACQMAIN a été façonné pour ainsi dire, dans l’unique but d’en faire le symbole de toutes les bonnes affaires d’une période désormais révolue, celle de l’âge d’or de la Gécamines. Elle domine le paysage du centre-ville et sert même de repère aux nouveaux arrivants dans la ville qui ne peuvent s’empêcher de lever la tête pour en admirer la belle silhouette.
Contexte de conception
Commanditée par la Société Zaïroise de Commercialisation des Minerais, la tour Sozacom s’inscrit dans les efforts du Marechal Mobutu de faire de Kinshasa la plateforme commerciale la plus importante de l’Afrique centrale, l’idée était de construire un immeuble moderne qui n’aurait rien à envier aux gratte-ciels de Manhattan, un immeuble destiné à asseoir la suprématie du pays dans la commercialisation des minerais au niveau planétaire. Pour la concevoir et la réaliser, la SOZACOM fait appel à Claude STREBELLE, le maître reconnu du modernisme tropical dont l’influence sur l’aspect de la tour est indéniable tant au niveau de la volumétrie que dans la recherche réussie d’un style purement tropicale.
Description de l’immeuble
Située sur le boulevard du 30 Juin, non loin de la place du cinquantenaire (gare centrale) et en diagonale de l’immense bâtiment qui abrite les bureaux de l’ONATRA, la tour Sozacom, avec son élégante silhouette qui donne l’impression d’avoir été sculptée par les main de Dieu lui-même est un immense complexe d’une superficie estimée à environ 30 000 m2 qui renferme des bureaux, des commerces et des appartements dans les étages les plus hauts. Il se démarque par ses volumes débordants, ses baies qui se logent dans ses formes audacieuses et ses arrêtes proéminentes. Son parement en briquette, telle un léger voile qui en détermine les contours, lui donne une couleur ocre et son toit qui se pare d’une couronne de cuivre font de ce bâtiment aux finitions exceptionnelles, une marque incontestée du modernisme tropical et africain.
Sa place dans la culture kinoise
La tour Sozacom, ou Sozacom tout simplement comme les kinois adorent l’appeler, occupe une place importante dans la culture populaire kinoise, les artistes eux-mêmes ne peuvent s’empêcher d’en vanter la délicatesse et la précision des formes, c’est quand même la plus haute tour habitée de toute la capitale et du pays entier. Son état nécessite certes une attention particulière puisqu’elle n’a pas subi des travaux importants depuis son inauguration en 1977 mais je suis sûr que si vous pouviez la visiter, vous vous rendrez compte de sa beauté intérieure et de son potentiel et qui sait, peut-être que les générations futures lui rendront son éclat et son rôle premier : commercialiser tous les minerais du Congo !