C’est l’une des artères les plus importantes de la Capitale, elle forme un arc qui va de l’ancienne place Nelson MANDELA jusque dans la commune de Ngaliema, c’est en quelque sorte le centre du savoir de Kinshasa, avec toutes ses écoles, universités et institutions universitaires (Institut Supérieur du Commerce, Université Protestante du Congo, Institut Supérieur des Arts et Métiers, l’académie des beaux-arts…) et tous ces buildings qui poussent dans ses environs, l’avenue Pierre MULELE du nom d’un ancien ministre de l’Éducation nationale du gouvernement de Patrice Lumumba de 1960 qui fait figure de martyr du régime de Mobutu Sese Seko, et que les kinois, nostalgiques peut-être de l’ère de la Deuxième République ne se sont pas encore résolus à lui reconnaitre son nouveau nom.
L’avenue en question !
L’avenue qui porte actuellement le nom Pierre MULELE a toujours occupé une place importante dans la configuration de la ville de Kinshasa, les différentes appellations qu’on lui attribue depuis la période coloniale le confirment puisqu’elles portent toujours un aspect politique. Avenue Joséphine CHARLOTTE avant 1960, avant de devenir l’avenue de la rébellion juste immédiatement après l’indépendance, il faut attendre le coup d’Etat du Marechal Mobutu de 65 pour que l’avenue soit rebaptisée avenue du 24 Novembre ou tout simplement vingt-quatre comme les kinois l’appellent toujours affectueusement. L’avenue a été rebaptisée avenue du 17 Mai lors de la prise du pouvoir de M’zee Laurent Désiré KABILA, avant de porter le nom de l’avenue de la Libération et enfin depuis 2002, elle porte officiellement le nom « avenue Pierre MULELE ».
Qui a vu Vingt-quatre, a vu Kinshasa
Il est midi, le soleil est haut dans le ciel et les écoles, les universités et les institutions universitaires se vident et leurs occupants s’entassent le long de l’avenue à certains endroits très précis pour attraper un taxi-bus en direction des cités et des quartiers de la périphérie. Telle une musique bien orchestrée et qui se répète chaque jour, les arrêts se vident lentement au rythme des embouteillages quasi-permanents à ces heures de pointe dans le centre-ville, des cortèges officiels et des humeurs des chauffeurs de taxis qui jouent un rôle important dans cette partition et qui bien sûr ne peuvent s’empêcher de rendre les choses on ne peut plus compliquées… C’est indiscutablement la musique de tous les quartiers de Kinshasa !